Sunday, December 19, 2010

Les jeunes qui veulent échapper à leur réalité parfois difficile




Le passage à l'âge adulte est délicat et les jeunes qui souffrent de troubles psychiques sont nombreux. Comment éviter qu'ils sombrent dans la maladie et soient piégés par l'engrenage des internements psychiatriques à répétition ? Temps Présent a suivi des jeunes adultes qui vivent leur première hospitalisation et leur prise en charge pour retrouver une vie ordinaire.

Aux Hôpitaux Universitaires de Genève, le programme Jade innove en proposant un suivi spécifique et précoce pour les jeunes adultes. Les patients sont hospitalisés quelques semaines, voire, quelques mois. Le grand défi : réapprendre les gestes de la vie quotidienne, reprendre pied dans la réalité. Signe des temps, les demandes de prise en charge sont plus nombreuses que les places disponibles. Pourtant, plus vite les jeunes sont pris en charge, moins grands sont les risques que la maladie psychique ne devienne chronique. Quels sont les facteurs déclenchant une crise ? Comment les jeunes et leurs proches vivent ce moment de fragilité ? Quelle est l'approche thérapeutique ? 

M. Stéphane Marceau dir. Groupe Humanitaire Montréal précise au ministre de la santé m. Yves Bolduc, qu'on doit préconiser un service de base concernant cette problématique, afin de préserver la jeunesse de l’institutionnalisation présente et futur, et de problème socio-économique à  long terme associé cette tranche de population. Et propose une campagne provinciale de sensibilisation avec  l'ajout de travailleur de rue compétent et de bonifier ce travail ardu et nécessaire.

M. Stéphane Marceau rappel, qu'on doit avoir des ressources spécialisé à ce niveau  afin de brosser un portrait systémique et endémique plus global de la situation des jeunes. Des études ont démontré qu’il peut exister un lien entre certaines de ces problématiques et des problèmes de santé mentale.
Le  Groupe Humanitaire Montréal, suggère fortement au ministre de  la santé, un panflet mis à  la disposition des parents qui comprendrait 4 étapes, suivie d'une campagne de publicité national.



1. Décoder l’adolescent
L'adolescent n'arrivera jamais à la maison en disant : « Hé, papa, devine quoi ? Je souffre de dépression ! » Par contre, lorsqu'on connaît assez bien un jeune, il est facile de remarquer un changement dans son comportement. Il faut être attentif, car souvent le jeune qui décide de se suicider peut se sentir soulagé et ainsi laisser croire à son entourage que la situation s'est améliorée. Il faut donc s'inquiéter si le jeune remonte trop vite, car il a peut-être pris la décision de se suicider. En fait, c'est bon signe quand il remonte lentement, même si ça peut être difficile à supporter pour l'entourage qui ne souhaite pas le voir souffrir longtemps.

2. Briser l'isolement de l'adolescent
La première étape est de permettre à l'adolescent de s'ouvrir. On peut l'aborder en lui disant par exemple : « Tu m'inquiètes, qu'est-ce qui se passe ? » Si ça ne fonctionne pas, on peut :
  • en parler avec un autre adulte qui peut nous soutenir ;
  • demander au meilleur ami du jeune s'il a remarqué un changement dans son comportement. Si non, on peut lui faire promettre de le signaler dès qu'il commence à s'inquiéter ;
  • demander à ses professeurs s'ils ont remarqué des changements chez le jeune ;
  • si on soupçonne qu'un jeune a des intentions suicidaires, lui faire promettre, s'il ne va pas bien, de vous en parler, à vous ou à une personne de son choix dont il doit vous donner le nom.
Souvent, les parents sont les derniers informés et ce n'est pas parce que l'adolescent ne les aime pas, mais bien parce qu'il ne veut pas les inquiéter. Il pense ainsi les protéger. D'où l'importance de lui poser des questions lorsqu'on remarque un changement dans son comportement. Il peut arriver qu'un jeune soit très fermé et qu'il refuse toute approche. Bien que ce soit très difficile à vivre pour les parents, il faut trouver le moyen de lui dire qu'on tient à lui.





3. Référer l'adolescent
Il faut amener l'adolescent voir un professionnel : médecin, psychologue, travailleur social ou encore un intervenant de son école ou du CLSC. La priorité est qu'un diagnostic soit posé. Le parent est le seul à avoir l'autorité nécessaire pour amener son jeune à consulter, autorité que ni les amis ni les intervenants ne possèdent.
Il y a également toutes les lignes d'écoute où des gens sont disponibles pour conseiller et indiquer les différentes étapes à entreprendre pour aider le jeune. Ces personnes-ressources peuvent également répondre à des questions et calmer des craintes. S'il y a une urgence suicidaire, il faut amener le jeune directement à l'hôpital ou appeler le 911.

4. Ne pas jouer au thérapeute
Malgré l'inquiétude que peut susciter un jeune dépressif, il faut éviter de prendre sa dépression sur nos épaules. Par exemple, dans la situation où un enfant se noie, le parent pourrait être tenté, même s'il ne sait pas nager, de sauter à l'eau pour aller sauver son jeune. Il risque toutefois de mettre sa propre vie en danger. Il est donc préférable dans pareil cas qu'il aille chercher l'aide d'un sauveteur qui possède les connaissances nécessaires à un sauvetage.

Ainsi, la première responsabilité selon M. Stéphane Marceau dir. Groupe Humanitaire Montréal est d'installer un « filet de sécurité », de positionner des bouées de sauvetage autour du jeune. Il faut donc préparer l'entourage (amis, médecin, psychologue, enseignants, etc.) Ensuite, il faut soutenir le jeune et l'encourager à s'en sortir. Il y a donc plusieurs façons d'apporter de l'aide et de faire en sorte qu'un jeune ne s'enfonce pas plus loin. Si un jeune présente des signaux d'alarme laissant présager qu'il est dépressif, il est primordial de ne pas le laisser seul, aux prises avec la souffrance causée par la dépression. Détecter la maladie et en confier rapidement le traitement à des personnes compétentes demeurent les gestes les plus importants à poser.